Hubert Falco dans Var Matin : « Après les efforts, la ville se métamorphose »

Retrouvez la grande interview de notre Sénateur-Maire, Hubert Falco, publiée ce samedi dans le quotidien Var Matin. L’occasion pour notre maire de présenter notamment les grands dossiers et projets à venir pour notre belle ville de Toulon.

Le sénateur-maire Hubert Falco l’affirme sans détour, le martèle même, « 2017 est une année charnière pour Toulon ». « Après des années d’efforts, la ville va se métamorphoser », annonce le premier magistrat élu en 2001 et qui entre, à peu de chose près, dans la seconde moitié de son troisième mandat. « Nous avons transformé la ville sans la bouleverser, en tenant, depuis notre élection, une ligne très précise : le travail, l’humain et le sens collectif (..), toutes prenant escompte les contraintes géographiques que sont la mer et le Faron, dont nous avons souhaité faire des atouts. »

« La vie revient en ville »
Si le cœur de ville est encore un vaste chantier, son évolution est déjà visible, comme en témoigne, notamment, l’inauguration, cette année, de la place de l’Équerre. Ces derniers mois, de nombreux commerces ont fait le pari du centre-ville, comme le Twiggy café, inauguré aujourd’hui même, ou les installations dans une rue Pierre-Sémard qui poursuit sa mue et sera inaugurée en mai. « Nous avons des bases solides — la dette n’a jamais été aussi faible depuis trente-huit ans et quand vous redevenez crédible, vous gagnez la confiance et les investisseurs arrivent. La chance de Toulon, ce sont les investisseurs privés. » Et l’élu de détailler : « Au total, 1190 logements, un record, ont été bâtis en 2015 et 2016 pour les actifs, les étudiants, la Marine (…). La vie, les jeunes, les couples, reviennent dans la ville. En 2016, nous avons enregistré 12 000 nouveaux électeurs, 1 800 habitants de plus. »

Et à court terme, l’élu annonce que « sur les trois prochaines années, plus de 700 millions d’euros vont être investis sur la ville (dans des opérations privées, publiques ou dans le cadre de partenariats public-privé) ». Le projet de pôle santé sur l’ancien site du marché de gros à Sainte-Musse se chiffre à plusieurs dizaines de millions d’euros. Et de nombreux dossiers devraient aboutir avant la fin du mandat, en 2020, assure l’édile. Et avant, 2017 verra l’arrivée des grues à Chalucet. « Mais pour construire ces bases, dans les pires moments (baisse continue des dotations de l’État depuis plusieurs années et contexte sécuritaire lié à la menace terroriste depuis 2015), pour rendre la ville attractive, il a fallu passer par un investissement public très lourd », rappelle Hubert Falco (acquisition de fonciers, aménagements, accompagnement de commerces, ouvertures de structures publiques comme la future maison de la mobilité, etc.).

Ne pas rester « un territoire de passage »
La métamorphose et le dynamisme toulonnais s’inscrivent aussi dans une communauté de destins autour de Toulon Provence Méditerranée. « Le territoire de TPM est celui qui crée le plus d’activités dans la région. Cinq cents start-up y sont créées chaque année. ». Une intercommunalité à laquelle des communes frappent à la porte, comme Solliès-Pont, très certainement appelée à changer de dimension pour devenir un ensemble métropolitain qui pourrait être plus large. « Si on ne crée pas la métropole, on restera un territoire de passage entre Nice et Marseille. Il faut de l’équilibre », affirme Hubert Falco. Si TPM a deux ans pour se prononcer sur ce dossier, le sujet semble déjà faire l’unanimité au sein de la communauté d’agglomération.

« Je veux aller au bout de mon engagement »

2017 est l’année de l’entrée en vigueur de la loi sur le cumul des mandats ? Mairie ou Sénat, quel est votre choix ?
J’ai appartenu à quatre gouvernements et je n’ai jamais voulu quitter ma ville. Pourquoi? Demain, la politique ne passera pas par les partis mais par les territoires. Mon engagement a toujours été sur les territoires, mon village (Pignans), le département… Il y a eu une rencontre en 2001 avec Toulon. Je veux aller au bout de mon engagement.

Lors du conseil de novembre, vous avez répondu à un opposant : « Si Dieu le veut, je serai encore à cette place après 2020. » C’est déjà un acte de candidature ?
Mais oui ! Cela fait quinze ans que j’entends dire: “le maire, il est malade, il va partir, il va mourir”, mais c’est toute ma vie. Je vis ma ville. Il y a le travail, la confiance et la passion. Si dans trois ans, j’ai la même énergie, la même santé et la même volonté, il n’y a pas de raison que je m’arrête. Il y a encore beaucoup de choses à faire. Mais ce sont les Toulonnaises et les Toulonnais qui décideront.

Concernant le non-cumul des mandats, la question va aussi concerner votre première adjointe Geneviève Lévy, candidate à sa succession aux législatives dans la première circonscription. Qui la remplacera ?
Il y a tellement de gens de qualité autour de moi, j’ai le choix, et Geneviève Levy pourra, de toute façon, rester conseillère municipale. Et on refera le tableau des adjoints, comme la loi le permet, à l’issue de l’élection législative.

Dans votre majorité, un autre de vos adjoints semble prendre le chemin d’une candidature concurrente à celle de Mme Levy…
Oui, Philippe Sans… Vous savez, dans la vie, avec ceux qui travaillent et qui sont méritants, on n’a jamais de problème dans un collectif. Le problème surgit avec ceux qui pensent avoir de l’importance et croient posséder un destin. Je ne sais pas si Philippe Sans va se présenter et c’est son droit. Mais s’il le fait, qu’il ait la décence de démissionner : on ne peut pas être dedans et dehors. Pendant ce temps, au conseil municipal, il n’y a pas de scission : l’esprit d’équipe demeure. C’est une démarche individuelle qui ne met pas à mal le collectif et que personne ne comprend.

Qu’en est-il de Jean-Guy Di Giorgio, qui ne peut pas rester adjoint sans délégation ?
Ça, c’est un autre problème, sur lequel je me suis exprimé: il y a une instruction en cours, M. Di Giorgio n’est pas jugé et il a eu une attitude responsable en me remettant ses délégations.  Au prochain renouvellement, il ne sera plus adjoint et ses délégations seront redistribuées à l’été. D’ici là, ça ne me dérange pas de les garder, comme celle de Philippe Sans : l’urbanisme, ça me passionne. Pour le reste, ne me demandez pas de juger à la place du juge.

Concernant votre action, la ville fourmille de projets de rénovation, de réhabilitation, notamment dans son centre dont, pour l’instant, on peine à voir les effets, par exemple du côté de la rue d’Alger où nombre de locaux commerciaux restent vides…
C’est le projet de «Cœur de ville» plus global qui est en jeu ! Il faut faire rentrer la vie. Avec tout ce qu’il se passe du côté de l’ancien Marionnaud, de la rue Pierre-Semard, de l’activité et de la vie culturelle vont revenir, se diffuser et attirer du monde. C’est sûr, ça sera différent : on ne va pas retrouver le Toulon d’avant, mais le passé, c’est le passé. C’est l’évolution des choses, c’est la transformation. Sans brutaliser et en tenant compte de l’humain.

Pendant que le centre-ville fait l’objet de nombreuses attentions, l’est et l’ouest de la ville se sentent délaissés, notamment les quartiers prioritaires. Quels sont vos leviers dans ces zones difficiles ?
Ça, c’est encore un autre problème. Lors des vœux de Toulon Habitat Méditerranée, un budget de 95 millions d’euros a été annoncé pour la rénovation du parc HLM. Après, il y a l’incivilité. Les dealers, la drogue… Des problèmes d’aujourd’hui, qui ne sont pas propres à Toulon. Par exemple, THM vient de réaliser d’importants travaux à Mon Paradis. Ce n’est pas encore ouvert que ça a déjà été vandalisé… Qu’est-ce que vous voulez faire?  En tout cas, il ne faut pas se décourager. Ce que je dis, c’est qu’il y a des Toulonnais partout et que nous faisons des efforts partout. Il ne faut pas s’imaginer que nous ne nous occupons que du cœur de ville. À Sainte-Musse, les problèmes sont à La Grande plaine, qui est privée, tout comme Pontcarral, et il faudrait que j’investisse de l’argent public ? Non ! Moi j’investis plutôt de l’argent public aux œillets. C’est difficile et ça ne l’a jamais autant été, mais c’est parce que c’est difficile qu’il faut tenir le manche.

Aux Halles, ce sera un hôtel

Site emblématique du centre ancien, le bâtiment deviendra finalement un hôtel. « Un permis de construire a été déposé le 16 décembre », assure Hubert Falco.  Aryster (c’est son nom) sera un établissement 3 étoiles de 44 chambres. « Ce sera un lieu ouvert, qui accueillera des expositions, des concerts, des conférences », explique le maire. « Un beau projet, un peu dans l’esprit de ce qui se fait rue Pierre-Semard. Le bâtiment devrait s’intégrer dans la structure historique des halles, avec un restaurant sur le toit, des espaces dédiés à l’art. » Derrière ce projet: « un Toulonnais associé à des investisseurs », dévoile Hubert Falco.

Au Zenith, un parking de 800 places

La ville envisage de réaliser un parking aérien (à étages) de 800 places sur le parc de stationnement des services techniques du Zenith Oméga. Il s’agira d’un parking concédé, via une délégation de service public, à un opérateur privé et donc payant.

Sur le port, un quai de 400 mètres

Afin d’être en mesure d’accueillir les paquebots de croisière, Toulon va se doter d’un nouveau quai. Long de 427 m et large de 24 m, cet ouvrage sera parallèle au quai Fournel. En décembre, un groupement de six entreprises a été sélectionné dont le mandataire est une filiale de Vinci. Sa première tâche sera d’obtenir une autorisation de travaux auprès des services de l’État avant la réalisation du chantier lui-même, dont la livraison pourrait intervenir fin 2019. Le coût du chantier est estimé à 33,7 millions d’euros (23 financés par TPM, 6 par le conseil départemental et 5 dans le cadre du plan État Région). « Il ne s’agit pas d’enlever quelque chose à La Seyne (qui accueille actuellement les très grosses unités), car dans le même temps, nous allons investir 40 millions à Brégaillon. »

Et aussi…

Chalucet « Les grues vont arriver en milieu d’année sur le site. C’est un projet formidable qui va amener de la jeunesse. »
Rue Pierre-Semard et place de l’Équerre « Les inaugurations s’enchaînent, c’est très positif. Nous ferons une belle inauguration en mai. »
Ancien évêché, cours Lafayette « Compte tenu des projets par ailleurs, dont celui des Halles, il n’y aura pas d’hôtel. Il faut parfois attendre les opportunités. »
Ancienne prison « Nous attendons toujours que le ministère de la Justice lance les travaux de la cité judiciaire. Le tribunal et les avocats ont besoin d’espace. Il n’y aura rien d’autre sur ce site. »
Transports « L’enquête publique sur le plan de déplacements urbains s’est bien passée, même si elle n’a pas déplacé les foules. Concernant le bus à haut niveau de service, les travaux pourront débuter à la fin de la procédure qui doit s’achever à l’automne. »
Montéty « Nous allons démolir une partie dès cette année. Un appel à projets est en cours pour dessiner l’avenir de cette zone. C’est un foncier stratégique pour la ville. »
Ex-cinéma Ariel « Le projet d’immeuble, réalisé par Bouygues, est toujours d’actualité. Il a pris du retard en raison du très grand nombre de recours. »
Sécurité « La ville dispose de 274 caméras de vidéo-surveillance contre 28 en 2003. Il y en aura dix de plus cette année. »

Qui pour lui succéder au sénat ?

Conformément à la loi sur le cumul des mandats, Hubert Falco explique qu’il se mettra en conformité avec son mandat de sénateur fin septembre. Qui lui succédera alors au Palais du Luxembourg ? La question se pose aussi pour sa collègue parlementaire Christiane Hummel, qui a aussi choisi de conserver son mandat de maire de La Valette. En 2011, lors des élections sénatoriales, la liste varoise de l’UMP, comportait alors six noms : Hubert Falco, Christiane Hummel, Georges Ginesta (député-maire de Saint-Raphaël), Christine Lanfranchi-Dorgal (maire de Saint-Maximin), Gil Bernardi (maire du Lavandou) et Suzanne Arnaud (maire de Riboux). Les deux premiers sénateurs rendant leur mandat, les suivants dans l’ordre sur la liste sont susceptibles de leur succéder mais, dans le cas présent, tous sont aussi concernés par la loi sur le cumul des mandats. Si personne ne choisissait le Sénat, il faudrait alors procéder à une nouvelle élection.