Entretien avec Hubert Falco pour les 20 ans de la Fête du Livre

A l’occasion de la Fête du Livre du Var qui débute ce vendredi et célèbre cette année son 20ème anniversaire, nous vous proposons de retrouver l’entretien de notre Maire, Hubert Falco, publié dans le hors-série spécial Fête du Livre 2017 du magazine du Département. C’est sous son impulsion, alors qu’il était Président du Conseil Général, que cette Fête du Livre a été créée en 1997.

“Un événement gratuit à vocation populaire et conviviale”

En 1997, pourquoi avez-vous créé une telle Fête départementale du livre ?

La Fête du livre 1996 organisée par la mairie de Toulon, dirigée par Jean-Marie Le Chevalier, avait été boycottée par la majorité des librairies de la ville et des éditeurs, boycott qui faisait suite à la décision du maire FN de ne pas rendre un hommage particulier à l’écrivain Marek Halter.

Dans le cadre de la politique culturelle mise en place par le Conseil alors général, nous avons décidé de lancer avec les libraires toulonnais “ Livres en toute liberté ” en 1997. Cet événement a été placé sous les signes de la liberté et de l’universalité.

Les deux premiers parrains ont été : Jean Malaurie, créateur d’une des plus prestigieuses collections de la littérature “ Terre Humaine ” proposant des livres sur le monde entier représentant l’universalité. Marraine de la manifestation, Margie Sudre, secrétaire d’État à la Francophonie symbolisait la place de la France et de Toulon dans le monde.

Enfin la liberté était représentée par l’équipe de Charlie Hebdo, Cavanna, Wolinski et Patrick Rambaud. La plus belle récompense ! Var Matin avait alors publié un article qui disait : le Conseil général a su montrer sans haine ni violence la force de la littérature.

Comment s’est déroulée la première édition ?

Cet événement gratuit et à vocation populaire et conviviale était plus particulièrement destiné à inviter le grand public à découvrir les joies de la lecture avec un accent mis sur les scolaires varois.

Nous avons assisté à un véritable succès populaire avec plus de 50 000 visiteurs venus rencontrer plus de 300 auteurs, parmi lesquels le Goncourt Patrick Rambaud et de très nombreux lauréats des prix littéraires de l’année…

Pensiez-vous, il y a 20 ans que cet événement serait pérenne et rencontrerait toujours autant de succès ?

Nous avions fait le pari de lancer un événement littéraire incontournable dans notre région. Un réel engouement populaire a permis à la réputation de notre fête du livre de grandir. C’est aujourd’hui un rendez-vous toujours attendu par les Varois qui viennent chaque année à la rencontre des écrivains mais également assister aux conférences, lectures, débats, expositions….

Cette fête, grâce à tous ceux qui y ont participé, est devenue un événement culturel méditerranéen…

Je pense aujourd’hui à Alaa al-Aswany, à Milena Agus, à Malek Chebel et tant d’autres qui nous ont fait confiance.

Les collégiens ont été associés dès le début à la manifestation ; en quoi était-ce important de leur consacrer une journée entière ?

Nous souhaitions donner une vision généreuse de la planète et avons donc choisi d’impliquer les enfants. Nous savions qu’il fallait que cette fête soit chaleureuse et qu’elle possède une âme qui la rendrait alors incontournable. Cette âme, une forte présence des collégiens y a contribué. Bien sûr, le côté pédagogique est important pour les enseignants, mais il a aussi l’enrichissement culturel qui est au centre de la construction d’un citoyen…

Enfin, nous voulions aussi que cette fête retentisse des cris et de la joie spontanée de ces hordes de jeunes varois se ruant sur les auteurs présents et sur les activités proposées : croyez-moi, cette clameur vaut tous les articles élogieux !

Vous avez inauguré six éditions, quels sont vos meilleurs souvenirs…

Tout d’abord, je garde une pensée émue pour l’équipe de Charlie Hebdo dont la rédaction a été victime de l’odieux attentat que l’on sait en janvier 2015, Georges Wolinski et François Cavanna ont participé à la Fête du livre et avaient apporté leur enthousiasme et une énergie que je garde en mémoire.

Nous avons accueilli à Toulon des auteurs venus de tous les horizons, tous extrêmement heureux de venir fêter le livre au bord de la Méditerranée dans une ambiance chaleureuse et conviviale.

Combien de débats furieux autour d’un plat et d’un verre de vin, combien de rires devant les tristes débuts de Daniel Piccouly à la pétanque (il s’est bien amélioré depuis). Cette inauguration incroyable en présence de Sœur Emmanuelle au milieu d’une foule aussi empressée que remuante. Je conserve également un souvenir ému pour une personne magnifique qui nous a aidés : Yves Berger, il a cru à notre fête et il a pesé de tout son poids (littéraire) pour y faire venir les meilleurs auteurs.

En tant que maire et Président de TPM comment accueillez-vous cet événement ?

La culture a toujours été au cœur de mon action, c’est un vecteur d’image, de promotion du territoire mais aussi un facteur de cohésion sociale et de développement personnel, bien sûr, mais également économique et la Fête du livre est un événement qui participe à cet objectif. À cet égard, je rappellerai la formule de Winston Churchill à qui l’on demandait de réduire le budget de la culture pour financer l’effort de guerre, il répondait : “Alors pourquoi nous battons nous ?”.

Selon vous, qu’apporte cette fête au Var et à Toulon ?

Un événement culturel attendu au plan national et qui démontre, s’il en était besoin, que Toulon et le Var sont des terres de cultures !